Eh oui, c'est reparti pour un tour : dans quelques
jours la capture ! Comment cela va-t-il se passer ? Comme cela s'est
passé en 2008.
Si je vais à la
convocation, ils me mettront directos en garde-à-vue. Comment je le sais
? En recoupant toutes les informations que j'ai depuis ma convocation
du 13 août.
Si je n'y vais pas, ils me mettront la force publique, et en route pour la garde-à-vue automatique.
Donc, dans les deux cas, pour mon cas du moins, c'est la garde-à-vue assurée.
N'oubliez
pas que je suis aveugle complet, mais de cela ils s'en foutent bien
entendu. Et l'interrogatoire commence. Je vais prendre l'expérience de
2008 où j'ai "bénéficié" d'une force publique suite à de fausses
convocations, ou plutôt à des convocations trafiquées. J'ai eu droit aux
menottes et ensuite la main attachée à un piquet pour que l'oiseau ne
s'envole pas. Ils ont vu rapidement que c'était ridicule d'attacher un
aveugle, et alors ils l'ont détachée. À cette époque, j'ai répondu à
toutes leurs questions captieuses. Cette fois-ci, ils auront droit à mon
silence : ça les changera un peu. Au bout d'un certain temps, ils m'ont
mis dans ce qu'ils appellent pudiquement « la chambre de sécurité ». En
fait, c'est la boîte à violon, et c'est vrai que ça y ressemble
beaucoup : une pièce rectangulaire très petite ! Le long d'un mur une
banquette avec une méchante couverture ! Entre la banquette et l'autre
mur, juste l'espace de circuler ! Sur la même ligne que la banquette une
cuvette pour se soulager ! Voilà tout le décorum où ils m'ont planté,
sans chaussures ni blouse, car ils confisquent tout ce qu'ils estiment
pouvoir servir à un suicide. Moi, aveugle complet, j'ai été foutu là et
j'y ai passé la nuit avec juste à côté, de l'autre côté du mur, une
espèce de machine qui faisait un boucan du diable. Le lendemain matin,
j'entendais à travers la porte tous ces mecs en train de rigoler et de
prendre un bon café ! Au bout d'un certain temps, grosses clefs dans la
serrure avec le plus de bruit possible, et on vient me chercher pour la
suite de l'interrogatoire. Pas de café pour le prisonnier. Ils m'ont
quand même raclé le fond de leur fabrication et j'ai eu le droit à un
verre de café noir sans sucre et moitié froid. La veille au soir, à ma
demande, ils m'ont foutu quand même une assiette de raviolis (boîte de
conserve au micro-onde) simplement parce que, m'a dit l'adjudant
Rousseau, Sarko l'a désormais permis... Ne comptez pas sur l'humanité
des gendarmes car ils n'en n'ont pas un brin.
Ensuite,
ils m'ont trimbalé à Nantes pour voir un psy du nom de Dubernet, un
espèce de vieux gauchiste, qui m'a dit qu'il serait bon que j'aille
faire un petit tour en enfer, c'est-à-dire en HP ! Ce pauvre bonhomme y
est peut-être maintenant dans le véritable, et là, c'est un grand tour
puisqu'il dure toujours. Tout ça se passait au CHU de Nantes où une dame
m'a amené à manger le midi : première ombre d'humanité ! Ensuite, ce
fut le Procureur qui m'a dit ces seuls mots : « Il faut collaborer avec
les gendarmes. » « - C'est ce que je fais », lui ai-je répondu. Et c'est
tout.
Mais au fait, que cherchaient-ils ?
Je l'ai su plus tard par l'un de mes fils, celui de Brignoles, le bras
agissant de Fontgombault : « La garde-à-vue est un passage obligé ;
notre vrai but était de te mettre en psychiatrie. » Et comme ce coup-ci
ce sont les mêmes acteurs, le résultat sera identique.
Mais
ils ont eu un problème : comment m'y mettre ? Les gendarmes m'ont
provoqué bien des fois pour que je fasse un sclach et que je pète les
plombs, et l'alibi était bon ; manque de chance pour eux, cela n'a pas
eu lieu.
Ils ont convoqué mes enfants,
ceux qui résidaient avec moi, pour trouver un truc afin qu'ils me
mettent en HDT. Là aussi, raté : ils ont tenu le coup.
Dubernet a voulu me faire signer un HL pour que je m'y mette tout seul : encore loupé !
Il
ne restait plus qu'une solution : me mettre en HO. Ils ont donc demandé
au maire Jean-Michel Tobie, médecin de profession, pour qu'il rédige un
faux certificat médical exigeant un HO. Ce mec s'est exécuté en
tremblant de la patte : ça se voit sur le papier ! Et il a chargé son
adjoint, Christian Fouqueray de rédiger l'acte civil : exécution
immédiate de ce mécréant à la voix d'ange. Et le soir venu, après photos
sur toutes les coutures et empreintes de la main et des doigts, bref
comme un grand criminel, je traversai la pièce principale remplie de
francs-maçons bleus qui rigolaient à fond la caisse, et les blouses
blanches m'ont embarqué pour Blain. Pendant tout ce temps-là,
interdiction de communiquer avec ma famille !
Voilà le scénario qu'ils me préparent dans quelques jours...