dimanche 23 août 2020

BLAIN

Me voici à l’hôpital psychiatrique de Blain en ce 9 juillet 2008. On me parque dans le pavillon des plus fous, dans une chambre d'isolement qui n'isole pas les bruits, bien au contraire. C'est là que je découvre la misère psychiatrique : des cris, des folies, des tambourinages à n'en plus finir sur les vitres blindées, etc... On m'y avait mis à dessein afin qu'entendant tout ce vacarme, je me mette moi aussi à dérailler : ils en furent pour leur frais !

24 heures après, on me déménagea dans le pavillon où je restai pendant deux mois. Et là aussi, chambre d'isolement, et ce, pendant deux ou trois jours. En quoi cela consiste ? Deux petites pièces où l'on peut quand même circuler mais où l'on reste seul : les repas vous sont apportés.

Ensuite, je fus placé comme tout le monde. Voilà pour le décor.

Venons-en à l'ambiance : voix feutrées comme dans un monastère ; chacun s'occupe de son truc sans s'occuper du voisin ; il faut dire que les médicaments rendent les patients complètement patoufs : c'est voulu. Pour un aveugle complet comme moi, pas facile, mais je m'adaptai. Les blouses blanches sont absolument ignorantes dans ce domaine.

Comme m'en avertit Masson, c'est le royaume des clefs qu'on entend cliqueter à longueur de journée. Les infirmiers et infirmières se rincent la dalle  avec leurs cafés à n'en plus finir : ce sont les professionnels de la belle vie ! Je me permets de ne pas les applaudir, si vous voyez ce que je veux dire...

Quant aux psy, des gens sans cœur ! Mariel Collet me fut collée : une petite femme à la voix angélique mais aux yeux de serpent !

Je finis par le bouquet : la dite Mariel m'interdit de téléphoner à ma famille ! Cela faisait partie... de la feuille de soin !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire