samedi 2 juin 2018

Propos hallucinants de François dans "Politique et société" -11-

     « Pensez au père Ricci, en Chine. Il avait choisi une voie d’inculturation authentique et il n’a pas été compris, on lui a barré la route. Pensez au père Nobili en Inde. C’est la même chose, il a fait peur. »
(p.266)

     « Le danger dans la théologie, c’est l’idéologisation. »
(p.268)

     « Pape François : Vous savez comment se suicide un Argentin ?
Dominique Wolton : Non.
Pape François : Il monte au sommet de son ego et il se jette de là-haut.
Une autre histoire drôle qui me concerne : « Mais voyez à quel point ce pape est humble ! Il a beau être argentin, il a choisi de s’appeler François, et pas Jésus II ! » Nous sommes comme ça ! Et vous savez quelle est la meilleure affaire que l’on puisse faire pour s’enrichir ? Acheter un Argentin à sa valeur, et le revendre à la valeur qu’il pense avoir !
Dominique Wolton : (Rires.) »
(p.273)

     « La charité, ce n’est pas prendre une pièce et la tendre à quelqu’un sans même lui toucher la main (il accompagne ces mots d’un geste). »
(p.275)

     « Pape François : Considérons ce qu’est l’autorité d’un pape. Pensez à un iceberg. On voit l’autorité papale, mais c’est la vérité de l’Église universelle qui est le fondement. Renversons l’iceberg : le service du pape est en dessous. C’est pour cela que la conception de l’Évangile de Jésus de l’autorité est le service : le pape doit servir tout le monde.
Dominique Wolton : Cette perspective n’est pas connue, pas comprise. On voit la pointe, on ne voit pas le renversement. Parce qu’on est habitués au pouvoir, à la hiérarchie.
Pape François : Les choses changent aussi. Le fait que le pape habite dans une pension... ce sont de petits signes.
Dominique Wolton : (Rires.) Oui, je suis d’accord. Mais si par malheur votre successeur veut rejoindre les appartements pontificaux ?
Pape François : Je ne sais pas.
Dominique Wolton : Et s’il veut mettre des chaussures dorées ?
Pape François : Mais Dieu est plus grand !
Dominique Wolton : Oui. Ceci dit, vous menez des batailles symboliques, comme celle dont on vient de parler.
Pape François : Oui, cela me semblait naturel. Je ne pourrais pas vivre là-bas [au palais], tout seul. »
(p.275-276)

     « Il y a quelque chose que je pense ne pas avoir encore dit. Je crois qu’on a besoin de l’unité de tous les peuples, comme l’Europe par exemple a besoin d’unité. Mais pas d’une unité qui signifierait l’uniformité. L’exemple que je donne, c’est celui de la sphère. Elle représente l’unité, mais tous ses points sont à la même distance du centre, tous identiques. C’est en réalité l’image de l’uniformité, et c’est ce qui tue les cultures. Et c’est aussi ce qui tue les personnes. En revanche, la vraie mondialisation, pour moi, ce serait la figure du polyèdre, comme je l’ai déjà expliqué, une forme où chacun existe. C’est-à-dire tous ensemble, mais chacun avec sa personnalité ou sa culture. […] Peut-être que le péché – péché entre guillemets –, l’erreur, a été de croire que l’unité se ferait par l’uniformisation, par un Bruxelles disant « il faut faire ceci et pas cela »... »
(p.277-278)

Source : "POLITIQUE et SOCIÉTÉ"
Pape François
Rencontres avec Dominique Wolton

(septembre 2017)

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