dimanche 27 mai 2018

Propos hallucinants de François dans "Politique et société" -5-

     « L’Église doit donc ouvrir les portes. Quand l’Église adopte une attitude qui n’est pas juste, elle devient prosélyte. Or le prosélytisme, je ne sais pas si je peux le dire, ce n’est pas très catholique ! (rires) »
(p.36)

     « Le prosélytisme détruit l’unité. Et c’est pour cela que le dialogue interreligieux ne signifie pas se mettre tous d’accord, non, cela signifie marcher ensemble, chacun avec sa propre identité. »
(p.36-37)

     « Les fondamentalistes s’enferment dans leur propre identité et ne veulent rien entendre d’autre. »
(p.37)

     « Le travail des nonces, c’est de lancer des ponts. »
(p.38)

     « Lançons des ponts. Travaillons. Ne nous laissons pas aller à dire : « Mais toi, tu es qui ? » Faisons tout ensemble, et puis parlons-nous. C’est comme cela que les choses pourront s’améliorer. Par exemple, j’ai ressenti l’obligation d’aller à Caserte et de demander pardon aux charismatiques, aux pentecôtistes. Puis j’ai ressenti la nécessité, quand j’étais à Turin, de me rendre à l’église vaudoise. On a fait beaucoup de choses terribles contre les Vaudois, y compris des morts. Demander pardon : parfois, les ponts s’établissent quand on demande pardon. Ou quand on va dans la maison des autres. »
(p.39)

     « Dans une tension, il ne faut donc pas chercher la synthèse, parce que la synthèse peut détruire. Il faut tendre vers le polyèdre, vers l’unité conservant toutes les diversités, toutes les identités. »
(p.35)

     « Quand j’étais enfant, on disait que tous les protestants allaient en enfer, tous, absolument tous (rires). Hé oui, c’était un péché mortel. »
(p.34)

     « Notre théologie est une théologie de migrants. Parce que nous le sommes tous depuis l’appel d’Abraham, avec toutes les migrations du peuple d’Israël, puis Jésus lui-même a été un réfugié, un immigrant. Et puis, existentiellement, de par la foi, nous sommes des migrants. La dignité humaine implique nécessairement « d’être en chemin ». Quand un homme ou une femme n’est pas en chemin, c’est une momie. C’est une pièce de musée. La personne n’est pas vivante. »
(p.26-27)

     « Quand la personne humaine décide de ne plus marcher, elle échoue. Elle échoue dans sa vocation humaine. Marcher, être toujours en chemin, c’est toujours communiquer. On peut se tromper de chemin, on peut tomber... comme dans l’histoire du fil d’Ariane, comme Ariane et Thésée, on peut se retrouver dans un labyrinthe... Mais on marche. On marche en se trompant, mais on marche. On communique. On a du mal à communiquer, mais on communique malgré tout. Je dis cela parce qu’on ne doit pas repousser les personnes qui sont en marche. Parce que ce serait repousser la communication. »
(p.27-28)

     « J’ai lu qu’un chef d’État africain récemment élu a eu pour premier acte de gouvernement de soumettre au Parlement une loi de reboisement de son pays – elle a d’ailleurs été promulguée. Les puissances économiques mondiales avaient coupé tous les arbres. Reboiser. »
(p.29)

Source : "POLITIQUE et SOCIÉTÉ"
Pape François
Rencontres avec Dominique Wolton

(septembre 2017)

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