vendredi 25 mai 2018

Propos hallucinants de François dans "Politique et société" -3-

     « La tentation est toujours celle de l’uniformité des règles... Prenez, par exemple, l’exhortation apostolique Amoris laetitia. Quand je parle des familles en difficulté, je dis : « Il faut accueillir, accompagner, discerner, intégrer... » et puis chacun verra les portes ouvertes. Ce qu’il se passe, en réalité, c’est qu’on entend les gens dirent : « Ils ne peuvent pas faire leur communion », « Ils ne peuvent pas faire ceci, cela » : la tentation de l’Église, elle est là. Mais non, non et non ! Ce type d’interdictions, c’est ce qu’on retrouve dans le drame de Jésus avec les pharisiens. Le même ! »
(p.93)

     « Une autre faiblesse, et ça nous touche, c’est le cléricalisme rigide. La rigidité. On voit des jeunes prêtres rigides. Ils ont peur de l’évangile et préfèrent le droit canonique. Mais cela, c’est une caricature, juste pour dire... Il y a aussi de la rigidité dans certaines expressions alors que le Seigneur nous a ouvert une telle joie, un tel espoir ! Les voici, les deux faiblesses graves que je connaisse : le cléricalisme et la rigidité. C’est pour cela que j’aime bien dire – excusez-moi, je me cite moi-même – que les prêtres doivent être des « bergers qui gardent une odeur de chèvre ». Si tu es un pasteur, c’est pour servir les gens. Pas pour te regarder dans le miroir. »
(p.60)

     « Dominique Wolton : Pourquoi l’Église ne se fait-elle pas plus entendre sur le fait d’accepter l’immigration et d’accueillir les migrants ?
Pape François : Je crois que si elle ne le fait pas, elle manque à son devoir. Rappelons-nous ce qui marque le début de l’Église ! La Pentecôte ! »
(p.90-91)

     « Et, des siècles plus tard, Matteo Ricci « ouvre » la Chine... Souvent, Rome ne comprenait pas cette attitude, parce que Rome était fermée. Ça, c’est vrai. L’Église a toujours la tentation de trop se défendre. Elle a peur. C’est une mauvaise tentation, ce n’est pas bon. Où le Seigneur dit-il dans les Évangiles qu’il faut chercher la sécurité ? Il a dit au contraire « risque, vas-y, pardonne ! » (silence) et évangélise. On a voulu freiner Matteo Ricci en Chine, Roberto de Nobili en Inde. Et il y en eut tellement d’autres... »
(p.92)

     « « L’Église dans le Royaume de Dieu est comme un grain de moutarde. » Ne pas comprendre ça, ce serait faire preuve de triomphalisme. Alors il faudrait procéder à l’examen de l’Église. »
(p.89)

     « Puis, il y a le problème – et vous les Français vous êtes créatifs en la matière – des lefebvristes. J’ai pensé aux gens qui vont aux messes des lefebvristes, et j’ai donné aux prêtres lefebvristes la capacité d’absoudre tous les péchés. Pas les leurs, car ils doivent encore s’expliquer avec nous. Mais ceux des gens qui viennent à eux. L’Église est ouverte à tous. Et cela a fait beaucoup de bien. »
(p.84-85)

     « Et je suis aussi allé voir les prêtres qui ont quitté le ministère, parce que ces défroqués (mot prononcé en français par François) sont regardés avec mépris. Ce sont des hommes qui, à un moment donné, pour une raison ou pour une autre, ne se sont pas senti la force de continuer et ont choisi de demander la dispense. Puis ils ont trouvé une femme, ou l’avaient trouvée avant, on ne le sait pas. Ils ont fondé une famille avec la permission de l’Église, ils vont à l’Église le dimanche... Et moi je suis allé les voir. L’idée, c’était cela : TOUS. […] L’idée est celle-là. Tous dans le même sac. Le sac, c’est la miséricorde de Dieu. »
(p.86)

     « Dominique Wolton : Où est Dieu dans la mondialisation ?
Pape François : Dans la mondialisation, comme je l’entends moi – celle du polyèdre –, il est partout, en tout. Dans chaque personne qui donne de soi et qui apporte sa propre contribution au tout. Dans chaque pays, dans le tout. »
(p.74)

     « Dominique Wolton : Quelle est, selon vous, la plus grande menace contre la paix aujourd’hui dans le monde ?
Pape François : L’argent. »
(p.94)

     « Je n’ai jamais, jamais pensé finir ici, dans cette cage (rires) ! »
(p.62)

     « Le sens de l’humour est ce qui, sur le plan humain, s’approche le plus de la grâce divine. »
(p.62)

Source : "
POLITIQUE et SOCIÉTÉ"
Pape François
Rencontres avec Dominique Wolton

(septembre 2017)

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