lundi 28 mai 2018

Propos hallucinants de François dans "Politique et société" -6-

     « Dominique Wolton : Que répondez-vous à ceux qui n’arrêtent pas de souligner les exactions et les crimes de l’Église pendant des siècles ?
Pape François : Quand l’Église a arrêté d’être servante et est devenue patronne ?
Dominique Wolton : Oui, cela a duré longtemps.
Pape François : Oui, mais c’est une culture de l’époque, aussi. L’Église a perdu cette culture. »
(p.153-154)

     « Serrer les mains. Quand je donne la main à quelqu’un, je jette un pont. Quand je vois l’autre là-bas et que je m’intéresse à lui, je commence à construire un pont.
Selon moi, le pont le plus humain, le pont universel, disons, c’est cela : serrer les mains. Si un homme n’est pas capable de serrer des mains en faisant comme ça avec l’autre (le geste accompagne la parole), il n’est pas capable de faire des ponts. »
(p.156)

     « Dominique Wolton : Je me pince parfois pour réaliser avec qui je dialogue. […] Le Saint-Père parle mieux français qu’il ne le dit ; il le comprend bien en tout cas. Les échanges sont complétés par cet inestimable langage des yeux, des gestes et des comportements. Une ambiance, un peu miraculeuse, règne... »
(p.171-172)

     « Des cinq sens, le plus important, c’est le toucher... »
(p.173)

     « On ne peut rien dire devant le mystère d’une autre personne. Quand je veux transmettre quelque chose à quelqu’un, je dois m’efforcer de penser que je suis devant le mystère d’une autre personne. Et je dois communiquer du plus profond de mon mystère, de mon expérience, le plus silencieusement possible. Et dans des situations limites, seulement par le toucher. »
(p.174)

     « Passons à Dieu. La communication est une trinité, un mystère dans la façon dont il est transmis. Mais la Bible nous dit que Dieu a fait l’homme et la femme à son image. De même pour la façon dont ils communiquent entre eux. Avec la parole, les caresses, la sexualité, le silence... Et tout cela est sacré. »
(p.176)

     « Humainement, on ne peut pas concevoir une communication de qualité sans boire, ou manger, ou faire quelque chose ensemble. Toucher, manger, boire. Le vin en est le symbole […] Et voilà comment finit la fête de Dieu... La communication finit toujours, et ça je ne le dis pas religieusement ou de façon sacrée, mais humainement... il y a une vraie communion dans le manger et le boire. »
(p.180)

     « Danser, serrer les mains, s’embrasser, manger et boire ensemble, pleurer... Si on ne fait pas ces choses-là, il n’y a pas de communication possible. »
(p.182)

Source : "POLITIQUE et SOCIÉTÉ"
Pape François
Rencontres avec Dominique Wolton

(septembre 2017)

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