jeudi 10 janvier 2019

POÈME-DES-POÈMES 70


(à retrouver
ICI dans la Playlist "Florilèges")

* * *

3451. - Fais donc pareil avec ton mari :
Régularise-toi avec lui !
- Pas du tout car il m’ennuie
Et je ne veux plus de lui !
- Tu feras pareil pour moi
Au bout de cinq ou six mois !
- Que veux-tu, c’est la vie :
On fait tous comme ça aujourd’hui.

3452. - Et tu trouves cela normal ?
- Oh ! je n’y trouve rien de mal !
- Malgré que tu sois tradi ?
- On fait tous comme ça aujourd’hui.
- Et ça ne te dérange pas ?
- Missouri, c’est la normalité
À laquelle on doit s’adapter.
- Virginie, ne compte pas sur moi.

3453. - Donc tu me laisses tomber ?
- Que veux-tu que je te dise :
Tu ne dis que des bêtises.
- Mais je n’ai rien exagéré :
C’est la plus stricte réalité.
- T’es-tu posée la question :
D’où vient cette confusion ?
- J’ai bien autre chose à penser !

3454- Missouri, j’ai des gamins
Qui sont pas tous du même lit :
Malgré que je sois tradi,
J’en perds complètement mon latin.
J’étais mariée à la conciliaire
Et j’ai trouvé un tradi,
Et je me suis convertie :
Si tu savais, quelle affaire !

3455- Il m’a fallu divorcer,
Seulement sur le plan civil ;
Les tradis ont été très gentils,
Me disant que je n’étais pas mariée
Puisque c’était dans la conciliaire ;
Cela a bien fait mon affaire :
Un prêtre de chez les tradis,
Dans sa chapelle nous a unis.

3456. - La même chose m’est arrivée
Mais dans le sens inversé.
Chez les lefebvristes me suis marié,
Mais ma femme a voulu divorcer.
J’ai pris en dégoût la tradition ;
J’ai trouvé une nouvelle beauté
Qui m’a dit : « On va se marier :
À la conciliaire nous irons. »

3457- J’ai trouvé un prêtre conciliaire
Qui nous a bien fait notre affaire,
Me disant que je n’étais pas marié,
Que je n’avais pas à me tracasser :
Cela s’étant fait chez les tradis
Mon mariage était annulé !
Tous les deux il nous a unis
Devant la paroisse assemblée.

3458- Qu’en penses-tu, ma Virginie ?
- Très curieux, mon Missouri !
- Je te ferais remarquer...
- Oh ! j’ai bien remarquer
Que les uns et les autres sont d’accord,
Et c’est cela qui est très fort
Sur un point, mais un seul point...
- Que je vais te dire, moi, tiens !

3459- Quand ils attrapent un client,
C’est valable pour les deux camps,
Si mariage il y a eu
Dans l’autre camp bien entendu,
Et que la personne veut se remarier,
Son mariage antécédent
Est nul bien évidemment,
Et ainsi l’affaire est bouclée.

3460. - Quand leurs mariages sont-ils donc valides ?
- Quand eux-mêmes les estiment valides !
Exemple : tu te maries chez les tradis !
Et voici qu’un jour ton mari
À la conciliaire veut retourner,
Et tu le suis sans hésiter.
Les conciliaires vous diront :
« Votre mariage est valide, il est bon. »

3461- Suppose qu’il trouve une copine,
Et veuille divorcer d’avec toi.
Chez la conciliaire on lui dira,
Et c’est là toute leur doctrine,
Que son mariage chez les tradis
Était invalide assurément
Et qu’avec sa copine maintenant,
Elle et lui, chez eux se marient.

3462. - Mais à l’inverse, Missouri...
- C’est tout pareil, Virginie.
Chez la conciliaire je me marie,
Puis je m’en vais chez les tradis
Avec ma femme bien entendu.
On me dira d’un air ingénu
Que valide était mon mariage,
Nullement un concubinage.

3463- Ma femme rencontre un copain
Qui veut lui demander sa main.
Les tradis vont bien sûr les marier,
Ne faisant aucune difficulté,
Disant que son mariage précédent
Était invalide évidemment
Puisque fait chez les conciliaires.
As-tu bien compris l’affaire ?

3464. - Oui, j’ai compris, mon Missouri !
Mais avoue que c’est une purée :
Chez conciliaires et tradis,
On ne sait plus si on est marié !
Ainsi, on peut se démarier
Avec toute facilité !
Renseigne-moi, Missouri !
- Je vais le faire, Virginie.

3465. - Un mariage valide est celui
Qui se fait dans les formes prescrites ;
Mais aujourd’hui on se marie
N’importe comment, à la va-vite,
Sans s’occuper du sacrement,
Et tout est fait n’importe comment.
Chez les tradis, on met la gomme,
Mais c’est tout pareil et tout comme.

3466. - Dis-moi, mon cher Missouri,
Comment bien on se marie.
- Demande-le aux tradis
Et aux conciliaires aussi,
Puisque tous ils le savent bien,
Mais ils s’en fichent, remarque bien,
Car ils font ce qui les arrange !
As-tu bien compris mon ange ?

3467. - Oui, chacun fait sa salade,
Y mettant la sauce qu’il veut.
- Et ils jouent tous une balade
Pour réjouir les cœurs et les yeux.
- Et avec cela, ils sont contents,
Car ils prennent du bon temps...
- Pour nous rouler à qui mieux mieux !
Mais ils ne peuvent tromper Dieu.

3468. - Mais au fait, mon cher Missouri...
- Qu’y a-t-il, ma chère Virginie ?
- Il y a un problème dans le quartier,
C’est que plus personne n’est marié !
- Si si, il y aura bientôt nous deux,
Mais bien entendu, si tu le veux.
- Avec ton canon mille-quatre-vingt-dix-huit ?
- Tu as tout bien deviné : eh bien oui.

3469. - Mais ne devais-tu pas régulariser ?
- Je sais d’avance que c’est raté !
Et toi, vas-tu régulariser ?
- Je ne vais même pas essayer !
- La porte est ouverte alors ?
- Oui, mais ne faut-il pas se confesser
Avant que de nous marier ?
- Il fait chaud ici : viens dehors.

3470- Vois-tu, pour la confession,
Ils n’ont pas de juridiction
Les conciliaires hérétiques
Et les tradis schismatiques.
Si à eux tu vas te confesser,
Tu ne seras pas du tout confessée :
Tu croiras être confessée,
Mais point ne seras confessée.

3471. - Où irons-nous donc nous confesser ?
- Le vrai problème tu as posé.
- Chez les orthodoxes irons-nous ?
- Non non non, point du tout,
Car chez eux, c’est tout pareil :
Ils n’ont point de juridiction.
- Où trouvez donc la juridiction ?
- Nulle part sous le soleil.

3472. - Toute juridiction a-t-elle disparu ?
- Eh oui, Virginie : il n’y a plus rien
Depuis que l’Apostasie est apparue !
- Mais chez les tradis, il y a le latin !
- C’est à peu près tout ce qu’il reste !
- Mais c’est affreux, cher Missouri !
- Pourtant les choses sont ainsi,
Mais nous n’en sommes pas de reste !

3473. - Que veux-tu donc dire par là ?
- Que Dieu ne nous abandonne pas
Malgré l’absence de sacrements
Qui, illicitement ou invalidement
Sont conférés des uns et des autres :
Mais tous ceux-là ne sont plus des nôtres
Parce qu’ils ont apostasié,
Hérétisé ou schismatisé.

3474. - D’où cela vient-il donc, mon cher ?
- C’est qu’il n’y a plus de Pape, ma chère !
Plus de Pape, plus de juridiction :
La sève a séché dans le tronc !
Par le fait de Vatican II,
Tous sont devenus illégitimes !
N’étant plus des évêques légitimes,
Il n’y a rien à attendre d’eux.

3475. - Mais les tradis n’ont-ils pas pris la relève ?
- Tous ceux de Monseigneur Lefebvre,
Les sédévacs et autres matérialitaires,
Ont fort bien arrangé la conciliaire !
Ils se croient tous une mission,
Eux qui n’ont point de juridiction,
Et ils croient tous sauver l’Église,
Eux qui sont en-dehors de l’Église !

3476. - Ils sont en-dehors de l’Église ?
- Ils sont comme la "petite église" :
Ils font même pire qu’elle
En formant des églises parallèles
Qui se divisent et se subdivisent,
Se tapant dessus allègrement,
Allant toujours en se subdivisant !
Bref, ils ne sont pas l’Église !

3477. - Pourtant, ils se disent dans l’Église !
- Bien plus, ils se disent d’Église !
Mais remarque bien ce que je vais te dire,
Et surtout, essaie de ne pas rire !
En voici un qui croit et dit une chose
Et l’autre qui croit et dit autre chose,
Tout ça, pour asseoir leur juridiction,
Et pour ça, ils ont de l’imagination !

3478. - Mais leur juridiction, d’où vient-elle ?
- Oh ! ils la prennent où ils peuvent !
En voici une ou deux preuves !
Pour faire marcher leur manivelle,
Certains invoquent l’épikie
Et d’autres la suppléance,
Ou le peuple en ayant la puissance,
Le cas par cas, le qui pour qui !

3479. - Si on se mariait chez les tradis ?
- Nous ne serions point mariés !
- Si on se confesse chez les tradis ?
- Nous ne serons pas confessés !
- Si on se mariait chez les conciliaires ?
- Ne nous serions pas mariés !
- Si on se confesse chez les conciliaires ?
- Nous ne serons pas confessés !

3480- Tourne la chose comme tu voudras,
Jamais, jamais tu ne t’en tireras.
Si dans les hôpitaux on tue les corps,
Comme pour Inès on vient de faire encore,
Depuis Vatican II on tue les âmes
Afin que tout un chacun se damne,
Les conciliaires étant les responsables,
Les tradis aussi, tous fils du diable.

3481. - Les tradis, fils du diable ?
Tu y vas un peu fort !
- Écoute du Père de Montfort
Ses quatre vers admirables :
« Je déteste tout hérétique,
Le juif, le turc et le païen,
L’apostat et le schismatique ;
Le seul catholique est mon bien ! »
3482. - Le Saint parle-t-il de lui-même ?
- Il fait parler la Foi,
Lançant moultes anathèmes
Contre tous ces gens-là !
- Mais les tradis sont catholiques !
- Quoiqu’ils soient des schismatiques,
Ils se disent catholiques,
Et beaucoup d’eux sont hérétiques !
3483. - Pourquoi ne pas défoncer que la conciliaire ?
- C’est que ses erreurs sont tellement grossières
Qu’elles se voient du premier coup d’œil ;
Celles des tradis sont un écueil
À cause de leur subtilité :
Elles sont d’autant plus dangereuses !
Elles se couvrent de régularité
Qui trompent les âmes religieuses.
3484. - Sais-tu que la plupart te critiquent ?
- C’est que je ne suis pas de leurs boutiques :
Comme je ne suis pas de leurs cliques
Ils m’envoient des parpaings et des briques !
Ils nous faut rester catholiques
Sans plus s’occuper des critiques,
Même s’ils nous traitent d’excentriques,
De têtes de mules, de bourriques !
3485- Je vais te dire un secret, Virginie !
- Oh ! dis-le-moi vite, Missouri !
- Ni conciliaire, ni tradi !
- Rien que ça ? - Eh ben oui !
- J’attendais une autre déclaration !
- Mais une déclaration de quoi ?
- Une déclaration d’amour, voyons !
- Là ! permets-moi de rire aux éclats !
3486. - Comment allons-nous sortir de l’ornière
Des tradis et des conciliaires ?
- Simplement en restant catholiques.
- Mais comment est-on vraiment catholique ?
- En étant dans l’Église catholique !
- Il faut que tu me l’expliques.
- Que veux-tu donc que je t’explique ?
- Quelle est cette Église catholique ?
3487. - Il n’y a qu’une Église catholique,
Une, sainte et apostolique,
Et romaine de surcroît :
Voilà en quoi je crois.
Là où est le Pape, là est l’Église :
Qui l’a compris ne fait pas de méprise.
Avec cela, on ne peut pas se tromper,
Et c’est dans son sein qu’il faut rester.
3488- Le Pape est la pierre angulaire
Après Notre-Seigneur Jésus-Christ :
Qui ne le suit pas va de travers,
Comme les conciliaires et tradis.
- Holà ! je t’arrête mon vieux,
Car tous reconnaissent François
Comme Pape ou sans faux peu !
- Au Pape, ils n’obéissent pas !
3489. - Comment cela, mon Missouri ?
- Écoute bien, ma Virginie !
Tous, oui tous tant qu’ils en sont
Écrivent en leur propre nom,
Comme il est dit dans l’Évangile,
Ce à quoi on peut les reconnaître !
Mais en fait ils sont tous sur le fil
De l’Antéchrist qui les fait paître.
3490- Car remarque bien ceci !
Chez conciliaires et tradis,
Il y a un point commun.
- Serait-ce donc le latin ?
- Holà ! permets-moi de rire !
Il ne s’agit pas de cela.
Voici : Ils ne veulent pas
À la Papauté obéir !
3491. - Je t’en prie, explique-moi,
Car là, je ne comprends pas.
- C’est tellement simple, Virginie !
- Mais compliqué, Missouri !
- Non non, tu te trompes là :
Tout est par rapport à la Foi.
Conciliaires et tradis
Ne croient plus en Jésus-Christ.
3492. - Là pour le coup, tu exagères
Car les tradis et conciliaires
Croient tous, oui tous, en Jésus-Christ.
- Je maintiens ce que j’ai dit
Car Jésus-Christ sur la terre
N’est autre que le Saint-Père
Que tous plus ou moins ils méprisent
Et du même coup la Sainte Église.
3493. - Écoute, donne-moi des exemples
Et dans les deux camps s’il te plaît !
- Je te dirai par exemple,
Et c’est on ne peut plus vrai,
Que tradis et conciliaires
Méprisent tous le Saint-Père
Quand ils dénigrent la Papauté !
Crois-moi, ce n’est pas exagéré.

3494- Que de fois après Vatican II,
Ils ont tapé à qui mieux mieux
Sur les Papes d’avant Jean XXIII
Pour accréditer leurs nouvelles lois
Que Vatican II avait pondues !
Et voilà pour les conciliaires !
Les tradis, de la même manière,
La Papauté ont méconnue.

3495- Tous, d’une manière ou d’une autre,
Ont critiqué Pierre l’Apôtre.
- Je ne comprends pas ton propos
Car, il faut le dire bien haut,
Par exemple, les conciliaires
Adorent quasi le Saint-Père
Dans la personne de François !
Explique-moi donc cela.

3496. - Pour accréditer le faux,
Ils vitupèrent contre le vrai.
- Mais qui appelles-tu donc faux
Et qui considères-tu vrai ?
- Saint Pierre dans ses Successeurs
A toujours été le même ;
Mais voilà, sur son Trône-même,
Ils ont mis des usurpateurs.
3497- Six faux se sont succédés
Sur la Chaire de Vérité.
- Ils furent élus normalement !
Donc je ne vois pas comment
Tu les appelles faux-saints-pères.
- La chose est on ne peut plus clair :
Leur doctrine est toute contraire
Aux vrais Papes, au vrai Vicaire.

3498- De même, leur faux-concile
Est tout contraire aux vrais Conciles.
Scrute bien leurs écrits,
Et tu comprendras ce que je dis.
Donc, pour accréditer les faux-papes,
Ils ont massacré les vrais Papes.
Cet argument est imparable :
Ils ont fait l’œuvre du diable.

3499. - Pour les conciliaires, j’ai compris !
Il n’en est pas de même des tradis !
- Tu te trompes encore une fois :
Je vais t’expliquer pourquoi.
Les tradis, pour la plupart,
Prennent les faux pour vrais,
Ou pour la moitié du vrai :
Ainsi font-ils le grand écart.

3500. - C’est vrai pour la plupart d’entre eux !
Mais les sédévacs ne font pas comme eux.
- Il est vrai qu’ils sont bien plus logiques,
Mais pas pour cela plus catholiques !
Tu les vois aussi critiquer
Cette Chaire de Vérité
Pour tel motif ou pour tel autre :
Bref, ils sont comme les autres.


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1 commentaire:

  1. 1926- « Celui qui quitte l’état religieux s’efforce, pour donner quelque excuse à sa malice, de diffamer et de scandaliser les frères qui appartiennent à cet ordre, et c’est ainsi qu’autant qu’il le peut, il les fait périr en leur enlevant leur réputation. »

    (La Glose)

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